samedi 26 octobre 2013

le rachat de Skype par Microsoft crée un monopole

Lorsqu’en 2011, la Commission Européenne avait donné son feu vert au rachat de Skype par Microsoft pour 6,6 milliards d’euros, Cisco Systems n’avait pas bronché.

Aujourd’hui, le numéro un mondial des équipements de réseaux se réveille et juge que la Commission a eu tort d’accorder sa bénédiction à la création d’un tel monopole qui «  conduit à la détention de parts de marché cumulées de plus de 80% » en considérant uniquement les utilisateurs de Windows. 

Un monopole anti-concurrentiel 

Aujourd’hui, d’après Microsoft, un tiers des appels vocaux passés dans le monde transitent par Skype et plus de 280 millions d’utilisateurs passent plus de 100 minutes d’appels via le réseau. Skype, qui a remplacé Windows Live Messenger, fait partie intégrante d’Outlook, Windows Phone ou encore du système de la Xbox.   

C’est en particulier sur l’absence de contrepartie exigée à Microsoft lors du rachat que Cisco s’insurge, estimant qu’il s’agit d’un avantage injustifiable. L’équipementier a par conséquent demandé au Tribunal de l’Union Européenne de reconsidérer son feu vert donné au rachat de Skype par Microsoft. Le fournisseur de services en VoIP italien Messagenet s’est allié à Cisco dans cette procédure. 

Pour Luis Ortiz Blanco, juriste chez Cisco, la fusion a créé « un véritable monopole qui condamne la concurrence à rester dans des marchés de niche. Le raisonnement retenu par la Commission contient de nombreuses erreurs. ». 

Une procédure qui remonte à 2012 

En février 2012, l’équipementier avait déjà fait appel à la décision de la Commission, pointant le fait que Skype ne fonctionne pas avec d’autres plateformes équivalentes d’appels audio/vidéo qui reposent sur des standards de l’industrie comme celle de Cisco. Bien évidemment une annulation de la fusion est impensable mais Cisco demandait la mise en place de normes d’interopérabilité fondées sur les standards de l’industrie. 

Cependant cette procédure fut échec. Pour Corneliu Hoeldmayr, juriste de la Commission Européenne : « Les requérants ont échoué à apporter la preuve d’une atteinte à la concurrence. ». 

Aujourd’hui Cisco propose un outil de visio-conférence, WebEx, sur lequel les utilisateurs ne sont pas en mesure d’établir des communications avec les utilisateurs de Skype car il ne prend pas en charge le protocole SIP. 

Pour Marthin De Beer, l’un des leaders de Cisco : « imaginez comme cela serait difficile si vous étiez limité à appeler les gens sur le même réseau mobile où si votre téléphone ne pouvait communiquer qu'avec (des appareils de) certaines marques ».

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