dimanche 13 octobre 2013

Cisco veut soumettre à conditions le rachat de Skype par Microsoft



En mai 2011, on apprenait que Microsoft planifiait de racheter Skype, le spécialiste de la téléphonie IP, dans l’optique d’intégrer le logiciel à ses appareils tels que la Xbox ou les Windows phone. Montant de la transaction : 8,5 milliards de dollars. En octobre, la Commission européenne donnait son accord à ce rachat. Aujourd’hui, Cisco adresse une lettre à l'Union européenne, lui demandant de reconsidérer sa décision.
Cisco ne souhaite pas bloquer le rachat de Skype, mais craint qu’à terme Microsoft ne mette en danger les standards de la télécommunication sur Internet. En effet, Skype ne permet pas pour le moment de communiquer avec les clients de Cisco, qui utilisent Web-ex, un autre grand nom de la téléphonie IP. Comme nombre d’outils et de logiciels de communication sur IP, celui-ci utilise le protocole standard ouvert SIP, que ne gère pas Skype. All Things D affirme que Microsoft a rejeté une demande de Cisco, qui visait à permettre une compatibilité de ces services.

Microsoft : vers un contrôle des communications vidéo ?

A la suite de ce refus, Marthin De Beer, vice-président de la branche Video and Collaboration de Cisco, estime anormal que la Commission européenne n’ait pas imposé des conditions permettant aux différents services de communiquer entre eux, sans avoir à passer par une passerelle externe, comme c’est aujourd’hui le cas.
Martin De Beer, qui craint que Microsoft « ne cherche à contrôler l’avenir des communications vidéo », compare cette difficulté à ce qui arriverait si un constructeur de téléphone ne permettait à ses clients d'appeler que des utilisateurs disposant d’appareils de sa marque.
Bruxelles devra prendre en compte, dans sa décision finale, le poids de Skype sur le marché de la téléphonie IP. Avec 700 millions d’utilisateurs, le service est en effet largement dominant, par rapport à Cisco et à ses 50 000 clients professionnels.

Steve Ballmer, PDG de Microsoft, et Tony Bates, PDG de Skype, le 10 mai 2011, lors de l'annonce du rachat de Skype par Microsoft.

Confiance en l’avenir

Du côté de Redmond, on semblait hier confiant. Pour répondre, Microsoft a choisi d’envoyer un e-mail à différents sites high-tech anglophones dans lequel on pouvait lire : « La Commission européenne a mené une enquête approfondie sur ce rachat, enquête à laquelle Cisco a participé activement. Elle l’a ensuite approuvé, sans aucune condition, dans une décision motivée de 36 pages. Nous avons confiance dans le fait que cette décision restera valable en appel. »
Rappelons toutefois que les enjeux d’interopérabilité entre technologie propriétaire et standard ouvert sont essentiels à la liberté des internautes.

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